Robot enceinte en Chine : mythe, rumeur ou futur réel ?

Une info a tourné sur les réseaux ces derniers jours : la Chine aurait mis au point un robot capable de tomber enceinte et de mener une grossesse à terme. Oui, vous avez bien lu ! De quoi faire frémir entre fascination, malaise et curiosité. Mais que dit la science, et surtout, qu’est-ce que ça raconte de notre rapport à la maternité ?

Les faits (et les flous)

Tout est parti d’une présentation à la World Robot Conference à Pékin où la société Kaiwa Technology aurait dévoilé un prototype de robot humanoïde doté d’un “utérus artificiel”. Certains médias ont parlé d’une “grossesse robotique” capable de durer dix mois. Sauf qu’aucune preuve scientifique, étude sérieuse ou publication technique ne vient confirmer ces annonces.

D’après les experts du CNRS interrogés par TF1 Info, aucune recherche crédible ne va dans ce sens pour l’instant. La rumeur relèverait davantage du buzz techno que d’une réalité médicale. Bref : pour le moment, aucun robot n’est vraiment enceinte.

Pourquoi cette rumeur fascine autant ?

Parce qu’elle parle directement de notre rapport à la maternité, à la technologie, et au contrôle du vivant. Et qu’en 2025, alors que la PMA et la GPA sont au cœur des débats éthiques, l’idée d’un utérus artificiel fait forcément réagir.

En réalité, cette histoire s’inscrit dans la même lignée que les réflexions autour de la gestation pour autrui (GPA) : Qui porte ? Pour qui ? Et jusqu’où peut-on déléguer la maternité ?

Ces discussions mettent en lumière la même tension que cette rumeur : celle entre le progrès et le symbolique, entre science et humanité.

Et si c’était vrai ?

Imaginons un instant que cette technologie devienne réelle. Que changerait-elle ? Peut-être une avancée pour les femmes atteintes d’infertilité sévère ou les personnes ne pouvant pas porter d’enfant.

Mais aussi un risque : celui de dissocier totalement la maternité du corps féminin, de la réduire à un processus technique, voire marchand. Et au-delà des débats éthiques, il y aurait un autre enjeu : émotionnel. Car la grossesse, au-delà du biologique, reste une expérience sensible, viscérale, pleine de contradictions et de transformations. Ce lien-là, aucune IA ne peut (encore) le coder.

Cette rumeur de robot enceinte nous interroge moins sur le futur que sur le présent. Elle nous rappelle à quel point le corps féminin est encore un terrain d’expérimentation, de projection et de fantasme. Mais elle nous rappelle aussi que la maternité est plurielle, et qu’elle se vit déjà de mille façons : avec, sans, à deux, en solo, ou par d’autres.

Et c’est dans cette diversité que réside toute sa puissance.

Affaire à suivre les Mammas !